L Editeur

La 32e édition du Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier s'est achevée samedi 30 octobre.

Une édition durant laquelle sont intervenus deux faits majeurs, de nature bien différente. Des mouvements sociaux importants qui ont sensiblement perturbé la circulation des invités du festival du fait de grèves partielles dans les transports. La mort brutale de Georges Frêche, figure principale de la vie politique locale et régionale et qui fut à l'origine du développement de la manifestation, devenue grâce à son impulsion, un festival de cinéma de premier plan. Malgré les difficultés que pouvaient engendrer pareils événements, l'édition 2010 a maintenu son cap jusqu'à son terme, tenant les promesses de sa programmation.

Dès l'ouverture, avec l'amicale présence de Carmen Maura qui avait accepté de devenir la marraine de Cinemed, mais aussi celles de Pierre Salvadori, Audrey Tautou et Nathalie Baye qui accompagnaient triomphalement l'avant-première de De vrais mensonges, magnifique comédie sentimentale tournée à Sète durant l'été 2009. Carmen Maura dont on pouvait voir le dernier film français, Les Femmes du 6e étage, délicieuse comédie française du temps des « bonnes espagnoles » présentée par l'élégant Philippe Le Guay.

Le public très nombreux, très attentif aussi, rencontra Judith Magre venant défendre le souvenir du film de Jacques Davila, La Campagne de Cicéron, film restauré à l'initiative de Natacha Laurent et la Cinémathèque de Toulouse. Ronit Elkabetz et Hiam Abbass, réunies pour la première fois pour une réflexion commune sur leur engagement d'artistes proche-orientales, laisseront une empreinte forte sur cette édition également marquée par la présence de Bertrand Blier fêtant les vingt ans de Merci la vie...

D'autres avant-premières françaises, Toi, moi et les autres de la jeune Audrey Estrougo ou le premier film d' Angelo Cianci, Dernier étage gauche gauche, et d'une certaine façon en clôture la comédie rétro de François Ozon, Potiche, confirmaient un retour de la fibre sociale dans notre cinéma national...

Unanimement saluées par le jury et le public la qualité et la variété de ton et de forme des films en compétition rendaient compte d'une vitalité certaine quant à la production méditerranéenne. Avec le dérangeant La Moustiquaire du Catalan Agustí Vila et le plus classique La prima cosa bella de l'Italien Paolo Virzì, respectivement lauréats de l'Antigone d'or et du Prix de la critique, le palmarès saluait deux films remarquables.

Enfin merci à Dario Argento pour sa chaleureuse présence acclamée par la multitude de fans et cinéphiles venus le saluer à l'occasion de l' hommage et de la nuit en enfer qui lui ont été consacrés... Et merci à tous nos invités, professionnels et journalistes, mécènes et partenaires, non cités ici, qui ont fait de cette 32e édition un succès.

Rendez-vous pour le 33e Cinemed 2011, du 21 au 29 octobre !

Les chiffres
Avec 85 000 spectateurs (dont plus de 8 000 scolaires accueillis dans le cadre du festival jeune public précédant l'ouverture et les 420 lycéens venus de toute la France pour le stage Classes L C.A.V.) le festival 2010 a atteint sur 9 jours le même taux de fréquentation qu'en 2009 où le festival s'étalait sur 10 journées. Le 32e Cinemed a également reçu 213 invités officiels, 226 professionnels et 135 journalistes. Outre les 236 films programmés le festival comprenait 2 expositions, 4 colloques et de nombreuses tables rondes. Enfin, 13 prix ont été décernés pour les compétitions longs métrages, courts métrages et documentaires, pour une valeur totale de plus de 50 000 € en numéraire et services. Les journées de la Bourse d'aide au développement des 28 et 29 octobre ont accueilli 20 projets de films et 5 bourses et 1 résidence d'écriture y ont été décernées ( pour un montant total de 48 000 € en numéraire et services).