La soirée d'ouverture du 57e Festival s'est déroulée sans incident. Les forces de l'ordre ont encadré les manifestations.
Une douzaine d'intermittents ont monté les marches, entourés de personnalités du cinéma, pour manifester leur opposition à la réforme de l'assurance-chômage des artistes et techniciens du spectacle, entrée en vigueur au début de l'année. Chacun porte, sur le dos, une lettre du mot "négociation". Les uns sont en tenue de soirée, les autres habillés comme tous les jours. Où sont les porte-parole habituels de la Coordination nationale des intermittents et précaires ? Le mystère s'éclaircira un peu plus tard...
Les intermittents saluent la foule. En tête, le secrétaire général de la Fédération CGT du spectacle, Jean Voirin, pilote le groupe. Sur sa veste de smoking, il a collé un autocollant noir et blanc où l'on peut lire : "Apocalypse no. Négociation oui". Deux jeunes femmes s'immobilisent en haut des marches. Anne Conti, de la coordination de Lille, et Valérie Dablemont, du SFA-CGT (Syndicat français des artistes), attendent "Il nous faut des actes, rapidement. Sinon, il y aura des actions chaque jour, à Cannes", promet Anne, à l'attention du ministre.
Anne Conti se tourne alors vers les stars, Emmanuelle Béart et Pedro Almodovar.
L’Atmosphère se détend. Le film D’Almodovar, rappelons la, traite, en partie de la précarité de l’emploi des comédiens. Au même instant, des intermittents manifestent sous une grande banderole "Cannes 2004 - Intermittents et précaires en lutte", avant d'être repoussées par les forces de l'ordre. Sur les fauteuils du Palais flottait comme une atmosphère de soulagement.
Installée au balcon, la délégation d'intermittents a pu observer le cérémonial de Laura Morente, actrice italienne. Quand au discours de Tarantino, il évoquait le président de la république.
Sur le front social, en revanche, l'atmosphère s'est dégradée mercredi. En fin de matinée, à Cannes, la Coordination s'est réunie en assemblée générale, à huis clos, pour "voter" les modalités de la montée des marches. C'est là que les problèmes ont commencé. La veille, des représentants de la Coordination, de la CGT et de la Société des réalisateurs de films (SRF) avaient conclu avec la direction du Festival un accord visant à accorder un certain nombre de tribunes aux intermittents, en contrepartie de la garantie du bon déroulement du Festival (Le Monde du 12 mai). Alors que le mot d'ordre "négociation" avait été retenu, mardi 11 mai, en vue de la montée des marches, certains ont réclamé un slogan plus radical, du type : "abrogation" du protocole. D'autres ont proposé d'organiser un "sit-in" sur les marches. Au final, la délégation d'intermittents qui a participé à la soirée d'ouverture était composée de militants CGT, pour la plupart.
Le prochain rendez-vous officiel des intermittents, à Cannes, est une conférence de presse, vendredi 14 mai à 17 heures, au cinéma l'Olympia.
Adeline Ruiz
Sources : Le Monde,