9es Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM)
Du 9 au 19 novembre 2006: Mieux regarder pour bien voir!

La 9e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal(RIDM) se tiendra du 9 au 19 novembre 2006. Cette année, la programmation réunit une impressionnante sélection de 118 documentaires, en provenance de 31 pays. À ces films, qui sont autant de regards étonnants, touchants et troublants sur le réel, s’ajoutent une foule d’événements spéciaux et la 2e édition du DOC CIRCUIT MTL, le marché du documentaire.

Avec une nouvelle équipe de programmation supervisée par André Pâquet, les RIDM vous offrent, encore une fois, le meilleur du cinéma documentaire des quatre coins du monde.

Pour donner le coup d’envoi de cette 9e édition, les RIDM sont fières de présenter, en première mondiale, À force de rêves, un long métrage documentaire de Serge Giguère. Dans l’esprit du cinéma direct, le film suit quelques retraités fous de la vie. C’est un véritable bonheur d’enquête sur le terrain du cœur humain, comme seul Serge Giguère sait le faire. Dans un autre registre, Le Paradis d’Arthur de Luc Beauchamp viendra clore ces Rencontres le 19 novembre. Tout sauf un film conventionnel, ce petit bijou d’originalité propose une odyssée fantaisiste au cœur d’une ferme où le quotidien recèle des merveilles insoupçonnées.


La Sélection officielle des Rencontres est divisée en 4 sections :

Caméra-stylo réunit des œuvres phares du documentaire de création actuel. Des premières côtoient ici des films présentés dans de prestigieux festivals. Résultat : un cinéma qui mise sur le réel, sans toutefois bouder une certaine forme de mise en scène. Parmi d’autres, on retrouve, en première mondiale, les magnifiques documentaires de Catherine Martin (L’Esprit des lieux) et de Sylvain L’Espérance (Un fleuve humain). Également : Diario argentino (Journal argentin, Espagne), une fiction-documentaire réjouissante réalisée par Lupe Pérez Garcia (Prix du jeune public au Festival Visions du Réel à Nyon); des Pays-Bas nous arrive Forever, de Heddy Honigmann, qui suit les visiteurs du cimetière du Père Lachaise venus voir les tombes d‘anonymes ou de célébrités telles Balzac, Proust ou Chopin. Notons également les films français Paul dans sa vie, de Rémi Mauger, qui nous présente Paul, cultivateur de son métier, bedeau et vieux garçon septuagénaire sur le point de vendre ses trois dernières vaches; et le très touchant La Vie est une goutte suspendue, de Hormuz Kéy, présenté en première nord-américaine après avoir remporté le Prix du public au Festival Visions du Réel à Nyon.


Caméra au poing parle d’un cinéma en marche, proche parent du reportage ou du dossier télévisuel, mais qui va plus loin que la surface des choses, que le sensationnalisme ou le document en temps réel. Ici, le cinéaste donne son point de vue, endosse celui d’une cause ou accompagne une démarche sociale. C’est dans cette section qu’on retrouve les derniers films de cinéastes engagés tels Patricio Henriquez (Le Côté obscur de la dame blanche), Charles Gervais (¿¡ Revolucion !?) et Malcom Guy (Bledi, mon pays est ici, coréalisé avec Eylem Kaftan). Parmi les autres perles proposées : Cosa Nostra, film italien de Marco Turco, qui lève le voile sur la toujours puissante mafia italienne; La Maison de M. Jiang, film chinois de Chao Gan et Zi Liang qui dresse le portrait d’une société chinoise en pleine mutation, à travers l’histoire d’un homme qui cherche à sauver sa maison dans un quartier en ruines de Shanghai; ou encore Alimentation Générale, de Chantal Briet, qui propose un regard bien différent de celui des médias sur les banlieues françaises en posant sa caméra chez l’épicier Ali. En première nord-américaine, on retrouve Depuis que tu n’es plus là du réalisateur et acteur palestinien Mohamed Bakri, qui y fait le point sur sa vie et ses luttes et en appelle à la paix.

La section Première caméra, présentée par Planète, est celle de la découverte : on pourra y découvrir un nouvel auteur, prendre connaissance d’une écriture novatrice ou être témoin des premières images d’un jeune réalisateur ou d’une jeune réalisatrice. C’est dans cette section qu’on pourra voir deux films québécois sur la méconnue culture crie : L’Œil du père. L’Œil du fils, de Carl Valiquet et L’Ultime marche de Jean-Guillaume Caplain. Parmi les œuvres poignantes de cette section, le film français Tu ne diras point aborde avec pudeur et intelligence un grand tabou : la pédophilie. La cinéaste Aude Léa Rapin ne souscrit pas au sensationnalisme ni au sordide mais cherche et filme avec rigueur, délicatesse et un réel questionnement qui amène des débuts de réponses. Également au programme, deux films d’Amérique du Sud : le premier documentaire de l’Argentin Sergio Iglesias, Bialet Massé, un siglo después, qui jette un regard lucide sur ce pays riche brisé par un néolibéralisme sans limites, et Intervalo clandestino, du Brésilien Eryk Rocha (fils du réalisateur Glauber Rocha), qui donne la parole aux gens dans la rue qui s’expriment haut et fort sur le Brésil d’aujourd’hui. De la Serbie / République tchèque nous arrive The Shutka Book of Records, d’Aleksandar Manic, film drôle, coloré, touchant et excessif. À Shutka, capitale tzigane, le Dr. Koljo (Severdzan Bajram, personnage de Chat Noir, Chat Blanc d’Émir Kusturica) et les autres organisent des championnats de tout et n’importe quoi : de la boxe au combat d’oies, du crooner au dandy, en passant par la danse du ventre et l’exorcisme des vampires…

La nouvelle section ÉcoCaméra, programmée par Marie-Dominique Lahaise, en collaboration avec le Cœur des sciences et l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, présente du cinéma qui prend position sur des questions scientifiques et environnementales. Présenté en première mondiale, Le Porteur d’eau du Québécois Pascal Gélinas suit le cheminement de paysans indonésiens et d’un Québécois au parcours inusité, qui, à travers la quête de l’eau potable, travaillent à l’instauration d’une démocratie directe. Parmi les autres films sélectionnés : Blessures atomiques, du réalisateur français Marc Petitjean, portrait du charismatique docteur Hida qui continue de soigner quelques-unes des 250 000 personnes qui, comme lui, ont survécu à la bombe atomique de Hiroshima; Our Daily Bread, film autrichien de Nikolaus Geyrhalter, dresse, sans paroles, le portrait d’une industrie alimentaire totalement déshumanisée, à travers des images aussi fascinantes qu’effrayantes; Paroles d’un autre Brésil, film français de Claudia Neubern, fait entendre les voix de ceux et celles qui, portés par l’élection de Lula en 2003, construisent un avenir plus juste pour le pays.

Nouveauté de cette 9e édition, les RIDM s’ouvrent à la compétition. Outre le désormais traditionnel Prix du public, un prix viendra couronner un film qui se sera illustré dans chacune des sections de la sélection officielle. Les noms des lauréats seront dévoilés lors de la cérémonie de clôture, le 19 novembre. Le Grand Prix Caméra-stylo est présenté par CBC; le Prix du public est présenté par Canal D; le Prix Première caméra est une présentation de Planète; le Prix ÉcoCaméra est présenté par la Commission canadienne pour l’UNESCO; et le Prix Caméra au poing est présenté par Droits et démocratie et le Courrier international.

À la suite du succès rencontré l’année dernière, les Rencontres proposent aux professionnels du milieu, les 13 et 14 novembre, la 2e édition du DOC CIRCUIT MTL, le marché du documentaire.

De plus, souhaitant poursuivre leur rayonnement hors Montréal, les RIDM, en collaboration avec le Musée de la civilisation, présentent pour une 2e année une sélection d’œuvres originales, du 14 au 17 novembre à Québec.

Les 9es Rencontres se tiendront dans les lieux suivants : la Cinémathèque québécoise (335, boulevard de Maisonneuve Est), le cinéma ONF (1564, rue Saint-Denis), le Goethe-Institut (418, rue Sherbrooke Est) et l’Agora Hydro-Québec du Cœur des sciences de l’UQAM (145, avenue du Président-Kennedy).