Magnus, premier film du réalisateur Kadri Kõusaar  est une histoire extrêmement  touchant qui montre avec subtilité le portrait une société au bord de l’abîme. Pour cela le réalisateur utilise l’histoire d’un  jeune homme qui a toujours manqué d’amour et qui rapidement perd l’envie de vivre.  Les images d’une grande  plasticité décrivent le désespoir qui règne dans un pays  comme l’Estonie. Les couleurs très fades de la nature et du décor, les plans flous, la lumière pâle qui demeurent  pendant tout le film sont l’évidence du mal être et l’anéantissement  d’un jeune qui joue avec la mort.  Il n’y a presque pas d’action, et les dialogues sont peu nombreux.  Cependant,  on est conscient pendant tout le film d’une fin  tragique. On est  confronté non seulement à la drogue et la prostitution, éléments qui font partie  du quotidien du pays mais surtout à un manque d’humanité. La mort est le seul moyen d’échapper à ce quotidien.

Ce film qui est basé sur des faits réels et il est joué par le vrai père de Magnus. Lui même est incapable de convaincre son fils d’une raison pour continuer à vivre parce que lui-même n’a pas une. A la fin du film il explique qu’n’il y a pas de preuve scientifique de l’existence du sens de la vie et que son fils à accompli le rêve du père : mourir. Malgré ce sentiment de accablement qui ressent chacun des personnages, le père veut être à côté de son fils il essaie de le inciter  à rester en vie.