Le Festival International du Film de Donostia - San Sebastián consacrera, lors de sa 55e édition, du 20 au 29 septembre, une rétrospective à l’œuvre du réalisateur français Philippe Garrel.
Philippe Garrel est l'une des figures les plus indépendantes du paysage cinématographique français, héritier direct de la nouvelle vague, mais aussi de Robert Bresson et Jean Eustache, qui a pratiqué tout au long de sa carrière, débutée en 1964, du cinéma isolationniste jusqu’au récit de fragments déterminants et importants de l’histoire récente, en passant par une réflexion sur le couple, la drogue et l’activité cinématographique elle-même.
Fils de l’acteur Maurice Garrel, frère de Thierry Garrel (une des figures déterminantes d’Arte / La Sept) et père de l’acteur Louis Garrel (révélé par son interprétation dans Innocents, de Bernardo Bertolucci), Philippe Garrel a collaboré tout au long de sa carrière avec des actrices aux fortes personnalités comme la chanteuse Nico, qui fut longtemps sa compagne, Jean Seberg, Bulle Ogier, Tina Aumont, Anne Wiazemski, Emmanuelle Riva, Mireille Perrier, Anémone et Catherine Deneuve.
Ses films, aux visages et sentiments limite, oscillent entre l’âpreté furieuse de La cicatrice intérieure (1970), l’un des titres fondamentaux de sa première période, et l’émotion biaisée de films comme Un ange passe (1975), L’enfant secret (1979), Les baisers de secours (1988), La naissance de l’amour (1993) - avec une musique de John Cale - et Le vent de la nuit (1998), sans oublier Les amants réguliers (2005), qui reçut le Lion d’argent du meilleur réalisateur, entre autres prix, au Festival de Venise.
Le Festival de San Sebastián permet ainsi de (re)découvrir l’une des références incontournables du cinéma français contemporain, auteur d’une œuvre qui a inspiré quelques-uns des cinéastes qui tracent les lignes maîtresses du cinéma moderne, comme Gus Van Sant, Olivier Assayas et José Luis Guerin, une œuvre totalement inédite dans les salles commerciales espagnoles.
La rétrospective sera assortie d’un ouvrage consacré à son œuvre, écrit par différents auteurs, édité par le Festival avec la collaboration de la Cinémathèque basque et coordonné par Quim Casas.
Cette rétrospective vient compléter les hommages précédemment annoncés, l’un au réalisateur Henry King, et l’autre au cinéma nordique récent, sous le titre Fièvre glacée, et qui formeront également partie de la programmation du 55e Festival International du Film de Donostia - San Sebastián.