Du 14 au 23 novembre, 20 cinémas publics du département accueilleront, en présence de nombreux invités, les 19e Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis, coordonnées par l’association Cinémas 93, et qui débuteront par la lecture par un comédien d’un Manifeste pour un cinéma de service public.
Après Jerry Schatzberg en 2007, c’est le réalisateur américain Peter Bogdanovich (“Targets”, “The Last Picture Show”…) qui sera l’invité d’honneur de la manifestation, acteur, réalisateur, mais aussi écrivain de cinéma (on redécouvrira son film sur John Ford). Une master-class est également prévue (le 17 à l’Espace 1789 de St-Ouen), ainsi que des rencontres avec des écoliers de la Seine-Saint-Denis. Et, le 20 au Méliès de Montreuil, le réalisateur Wes Anderson (“La famille Tenenbaum”) sera au côté de son aîné Peter Bogdanovich pour un exceptionnel dialogue en public (Tout l'agenda de ces rencontres infra).
Cette belle décade séquano-dionysienne sera aussi l’occasion de redécouvrir un cinéaste trop rare : le Russe Alexeï Guerman (“Khroustaliov, ma voiture!”) — voir infra — et de s’intéresser de près à un jeune réalisateur plein de promesses, Olivier Babinet (également présenté ci-dessous).
Nicole Garcia est également attendue, autour de son parcours d’actrice.
A noter encore un autre type de parcours, en bus celui-là, à travers la Seine-Saint-Denis à la découverte du patrimoine cinématographique (salles, laboratoires, écoles de cinéma, …) et des ciné-concerts : “Le Vent” de Sjöström par Theo Hakola et plusieurs films de Buster Keaton par les Fils de Teuhpu.
Enfin, une programmation de films spécifique sera destinée au jeune public, enrichie d’ateliers consacrés aux effets spéciaux et d’une ciné-conférence intitulée « Mondes du Futur : c’est arrivé demain ! ».
Les Rencontres cinématographiques sont soutenues par le Conseil général de la Seine-Saint-Denis.
Cordialement.
JB Emery
Peter Bogdanovich
Invité d'honneur
Avant de devenir un réalisateur majeur du Nouvel Hollywood des années 70,
Peter Bogdanovich a été avant tout un critique et un écrivain de cinéma.
À côtoyer les plus grands réalisateurs de ce monde, il a fait de ses oeuvres écrites
(Fritz Lang en Amérique, John Ford, Moi, Orson Welles…) des témoignages qui
font référence.
C’est en 1968 que Peter Bogdanovich écrit, produit et réalise son premier film :
La Cible (Targets). Il obtient son premier succès à la fois critique et public en 1971
avec La Dernière Séance (The Last Picture Show), huit fois nominé aux Oscars.
L’année suivante, On s’fait la valise, docteur ? (What’s Up, Doc?)
avec Barbara Streisand, ajoute la corde de la comédie à son arc. Ce que viendront
confirmer les films La Barbe à papa (Paper Moon) en 1973 et Et tout le monde riait…
(They All Laughed) en 1982.
Cinéaste reconnu, il étoffe sa filmographie au fil des ans, de Mask présenté à Cannes en
1985 (Prix d’interprétation féminine pour Cher), à Parfum de meurtre (The Cat’s Meow) avec
Kirsten Dunst en 2001, en passant par Illégalement vôtre (Illegally Yours) en 1988. Peter Bogdanovich
travaille également pour la télévision américaine. Il incarne le terrible personnage
du Dr. Elliot Kupferberg dans la série Les Sopranos dont il réalise certains épisodes.
Agenda Bogdanovich
Vendredi 14 NOV | soirée d’ouverture et projection
à 20h30 du film On s’fait la valise, docteur ?
LE MÉLIÈS / MONTREUIL
Samedi 15 NOV | projections à 19h du film On s’fait la valise, docteur ? et à 21h
de La Dernière Séance
LE TRIANON / ROMAINVILLE
Dimanche 16 NOV | projection à 14h30 de Réalisé par John Ford,
suivie d’une rencontre animée par Thierry Méranger des Cahiers du Cinéma ;
à 17h45, projection de La Poursuite infernale de John Ford
JACQUES TATI / TREMBLAY-EN-FRANCE
Lundi 17 NOV | projection à 14h30 de La Cible, suivie à 16h d’une leçon de cinéma animée
par Jean-Baptiste Thoret.
À 19h, dialogue entre deux cinéastes : P. Bogdanovich et A. S. Labarthe autour d’extraits
de films et à 20h, projection de Et tout le monde riait…
ESPACE 1789 / SAINT-OUEN
Mardi 18 NOV | projection à 20h45 de La Cible
LE MÉLIÈS / MONTREUIL
Mercredi 19 NOV | projection à 20h30 de La dernière séance
YVES MONTAND / LIVRY-GARGAN
Jeudi 20 NOV | projections à 18h30 de La Famille Tenenbaum
de Wes Anderson, et à 20h45 de Jack le Magnifique
de Peter Bogdanovich, suivies d’un dialogue entre les deux réalisateurs
LE MÉLIÈS / MONTREUIL
Alexeï Guerman
Alexeï Guerman est un maître du cinéma contemporain, qui mène carrière au côté de
sa femme Svetlana Karmalita, co-scénariste.
Son œuvre, intégralement en noir et blanc, est dédiée à l’histoire de son pays, la Russie des
années 30 à 50. Comme un écho aux témoignages qui ont marqué la vie et l’œuvre du
célèbre écrivain russe Yuri Guerman, son père.
Bien qu’ayant démarré sa carrière au théâtre, Guerman intègre rapidement Lenfilm, célèbres
studios de Saint-Pétersbourg, en tant qu’assistant réalisateur notamment sur Sedmoy
Spoutnik, co-réalisé avec Grigori Aronov en 1967.
La nature de sa filmographie en tant que réalisateur (4 films entre 1972 et 1999) révèle une
méticulosité dans son travail d’une rare puissance stylistique, esthétique et historique.
D’un point de vue cinématographique, le style Guerman se distingue par la qualité du noir
et blanc, l’utilisation de plans longs et complexes, et la post-synchronisation.Très remarqué
à Cannes en 1999 pour son film Khroustaliov, ma voiture ! qui croque à sa manière la Russie
à l’heure de la mort de Staline, on attend impatiemment son prochain film de
science-fiction : Il est difficile d’être Dieu, qui devrait voir bientôt le jour et dont nous verrons
quelques minutes en exclusivité dans le cadre des Rencontres cinématographiques.
Rencontres et débats avec Alexeï Guerman
Vendredi 21 NOV | projection à 20h30 de Khroustaliov, ma voiture ! , suivie par une
discussion autour de son prochain film événement…
LE MÉLIÈS / MONTREUIL
Samedi 22 NOV | projections à 18h de La Vérification,
et à 20h45 de 20 jours sans guerre
L’ÉCRAN / SAINT-DENIS
Olivier Babinet
Olivier Babinet est un autodidacte qui nourrit de diverses manières un univers qui lui est propre. À Strasbourg, il exprime dès l’adolescence ses talents dans le rock, fabrique des romans photos et des «dramatiques» radios, et monte rapidement sur Paris pour s’y établir en créatif touche-à-tout. Du clip (Les Rita Mitsouko, Matthieu Boogaerts, Stuck In The Sound...) au court métrage (interprété par Philippe Katerine, Michael Lonsdale...), du film expérimental à la publicité, Olivier Babinet est manifestement décomplexé face aux frontières érigées entre chacun de ces genres. C’est en 2000 sur Canal+ que les 78 épisodes du «Bidule», dont il est l’un des créateurs, imposent caustiquement son imaginaire. Ses programmes courts déclinent une critique glaçante, absurde et poétique de notre société de consommation. Tandis qu’en 2006, il écrit le scénario de son long métrage "Robert Mitchum est mort", il finalise en 2008 un remarquable moyen métrage "C’est plutôt genre Johnny Walker"* qui obtient le Prix Jeunesse au Festival Côté Court de Pantin. Olivier Babinet vient d’entrer dans le monde du cinéma... à découvrir d’urgence!