Festival du
Cinéma d'Animation d'Annecy
4 - 9 juin 2001
Comme toutes les
années à l'orée de l'été, la capitale de
la Haute-Savoie, la "Venise" des Alpes devient la capitale du cinéma
d'animation. Si les longs métrages de fiction ont Cannes, les courts
métrages Clermont Ferrand, les délires animés sur pellicule
ont Annecy. Organisée par la CICA (Centre International du Cinéma
d'Animation), la manifestation accueille une sélection officielle de
pas moins de 246 films (dont 193 en compétition, du boulot en perspective
pour les différents jurys) et un marché, le MIFA (Marché
International du Film d'Animation) où les professionnels se rencontrent
pour échanger des idées ou s'accorder sur la naissance de divers
projets.
Avec un tel foisonnement,
difficile de présenter en quelques mots l'édition 2001. Parmi
les favoris de la compétition, on aurait tort de ne pas citer le nouveau
long métrage du féroce Bill Plympton Mutant Aliens. Découvert
à Annecy en 1985 avec Boomtown, l'Américain poursuit son
histoire d'amour avec le festival qui l'avait consacré en 1998 pour son
chef d'oeuvre L'Impitoyable Lune de Miel.
L'autre grand nom
de la compétition est sans doute le Hollandais Mickael Dudock de Wit
avec son hit Père et Fille, la très belle histoire d'une
petite fille qui guette sa vie durant son père disparu. Le film a déjà
séduit plusieurs jurés de par le monde et non des moindres puisqu'il
a été primé à Clermont Ferrand et aux Oscars comme
meilleur film d'animation.
Ces deux films
seront jugés, ainsi que leurs concurrents, par un jury présidé
par la réalisatrice française Florence Milailhe. Deux autres sections
seront également soumises à des jurys : la section Film d'école
et de fin d'étude (avec un jury qui comprend notamment Michel Ocelot,
le réalisateur de Kirikou et la sorcière) et la section
films de commande et de télévision.
Mais
si Annecy révèle à chaque édition de nouveaux talents,
il n'en oublie pas moins les anciens avec toute une série d'hommages
aux grands noms de l'animation. A l'honneur cette année : Alexandre Alexeïeff,
Alison de Vere et le studio Aardman. Réalisateur français d'origine
russe, Alexeïeff a révolutionné le monde de l'animation en
créant le procédé de "l'écran d'épingle"
qui permet de créer des effets de relief grâce à des épingles
enfoncées dans une planche. Tout juste décédée en
janvier 2001, la Britannique Alison de Vere est née au Pakistan en 1921.
Elle a commencé sa carrière en travaillant sur le Roi et l'Oiseau
de Paul Grimault et fut responsable artistique du célèbre dessin
animé des Beatles Yellow Submarine. Ses oeuvres ont été
primées à de nombreuses reprises à Annecy.
Maîtres incontestés
de l'animation en pâte à modeler et lauréats de trois oscars
(Creature Comforts, The Wrong Throusers, A Close Shave,
deux des trois volets des aventures des célèbres Wallace et Gromit),
les créateurs du Studio Aardman, Nick Park et Peter Lord, coréalisateurs
également de Chicken Run, seront aussi à l'honneur avec
notamment une exposition consacrée à leur oeuvre.
Côté
marché, outre les différentes rencontres et débats, une
initiative inédite attirera l'attention : le Vector Lounge. Cet
happening multimedia permettra à des designers du monde entier de se
rencontrer et de créer en direct un film d'animation en logiciel Flash
dont l'élaboration pourra être suivie en ligne.
Enfin, le public
pourra voir sur l'écran géant installé près du lac
des classiques comme Yellow Submarine, Peter Pan et découvrir
le soir du palmarès les courts métrages primés dans un
programme d'une heure et demie. L'animation, c'est une vraie fête à
Annecy !
Yannis
Polinacci
Dossier Spécial Annecy
et Cinéma d'Animation