A l'initiative du Conseil Général de l'Isère et sous la présidence d'honneur de Robert Badinter, aura lieu du 25 au 30 novembre prochain le 1er Festival "Justice à l'écran" en Isère et à Grenoble.
Ce Festival met en compétition 7 films de fiction et autant de documentaires internationaux qui ont tous en commun de traiter de thèmes de justice. Il comporte deux jurys officiels.
Yves Boisset sera le Président du Jury qui attribuera le Grand Prix "Justice à l'écran" à l'un des sept longs métrages de fiction en compétition.
Il sera entouré de Hannelore Cayre, avocate, romancière et réalisatrice, Agathe Logeart, journaliste au "Nouvel Observateur", Philipe Bilger, Avocat Général près de la Cour d'Appel de Paris, Eric de Montgolfier, Procureur de la République au tribunal de Nice, Me Jacques Vergès, Avocat et Patrice Bertin, journaliste conseiller à la présidence de Radio France.
Le Jury Documentaire - composé de Catherine Brun, magistrate, Karine Duchochois, chroniqueuse à France Info, Richard Michel, PDG de La Chaîne Parlementaire - Assemblée Nationale, Daniel Karlin, réalisateur, producteur et Me. Patrice Giroud, avocat - remettra le Prix du Documentaire "Justice à l'écran" à l'un des sept documentaires en compétition.
Film d’Ouverture (Hors-Compétition) :
o Il Divo de Paolo Sorrentino (Italie)
Le génie démontré par Giulio Andreotti, durant 40 ans de vie politique, à échapper à la justice.
Film de Clôture (Hors-Compétition) :
o Ténors : confidences d’avocats – dans la lumière
Documentaire au cœur des coulisses des grands procès à travers les souvenirs des plus grands avocats français.
La sélection officielle des longs métrages de fiction :
o L'aria salata de Alessandro Angelini (Italie, 2007)
Un éducateur de prison découvre qu'il est le fils d'un détenu.
o I Just Didn't Do It de Masayuki Suo (Japon, 2007)
L'engrenage du plaider coupable se renferme sur un jeune nippon.
o Justice aveugle(ment) de Wieslaw Saniewski (Pologne, 2007)
La défaillance de la justice à propos du meurtre d'une femme.
o Leonera de Pablo Trapero (Argentine, 2008)
Une femme incarcérée tente d'élever son enfant en prison.
o Sur ta joue ennemie de Jean-Xavier de Lestrade (France, 2008)
Julien, trentenaire, sort en conditionnelle après 14 ans de prison.
o La traductrice de Elena Hazanov (Suisse/Russie, 2007)
Une jeune russe, traductrice lors d'un procès, retrouve son passé.
o Without Mercy de Elemer Ragalyi (Hongrie, 2007)
Après sa libération, l'impossible réadaptation d'un accusé à tort.
La sélection officielle des longs métrages documentaires :
o A côté de Stéphane Mercurio (France, 2008)
Les à-côtés de la détention
o L'audience est ouverte de Vincenzo Marra (Italie, 2007)
Un juge et un avocat de Naples autour d'un procès de la Camorra.
o Les avocats du salopard de Joseph Beauregard (France, 2007)
Les avocats d'Emile Louis lors de son procès à Draguignan.
o Mi vida dentro de Lucía Gaja (Mexique, 2007)
Une mexicaine attend son procès au Texas pour le meurtre d'un bébé.
o Roman Polanski : Wanted and Desired de Marina Zenovich (USA, 2008)
Retour sur l'obstination d'un juge de l' "Affaire Polanski" aux USA.
o Themis de Marco Gastine (Grèce, 2007)
Les procès ordinaires à la Cour de Première Instance d'Athènes.
o Une affaire de nègres de Osvalde Lewat-Hallade (Cameroun/France, 2007)
Un avocat camerounais défend les victimes d'une "unité spéciale".
De grands classiques du cinéma sur la justice :
Du film de procès au pamphlet politique, du conte initiatique à la science-fiction, le cinéma mondial a toujours eu recours aux thèmes de justice comme parfaits révélateurs dramatiques de la nature des êtres et de leur vie sociale. Pendant le Festival Justice à l’Ecran de grands classiques seront projetés :
o Le dernier voyage du Juge Feng de Liu Jie (Chine, 2006)
o Douze hommes en colère de Sidney Lumet (USA, 1957)
o Furie de Fritz Lang (USA, 1936)
o Le juge et l'assassin de Bertrand Tavernier (France, 1976)
o Le Juge Fayard de Yves Boisset (France, 1976)
o Justice pour tous de Norman Jewinson (USA, 1979)
o Minority report de Steven Spielberg (USA, 2002)
o The Verdict de Sidney Lumet (USA, 1982)
Les grands débats au Parlement du Dauphiné :
"Justice à l'écran", festival thématique, trouve sa pleine raison d'être à susciter de grands débats publics, ouverts à tous, sur des sujets directement liés à la justice, son actualité et sa représentation. Accueillis au Parlement du Dauphiné dans les murs emplis d'histoire judiciaire de l'Ancien Tribunal d'Instance de Grenoble, des spécialistes de justice, de cinéma et de télévision sont conviés trois jours de suite à échanger leurs points de vues autour d'un thème particulier.
Mercredi 26 novembre, 18h30, "Filmer la justice" : Si autant de fictions sur la justice existent à l'écran n'est-ce pas parce que filmer la réalité des tribunaux n'est pas autorisé ? L'ordre public, le droit à l'image de chacun, le droit à l'oubli des témoignages et des peines, sont régulièrement évoqués autour de cette interdiction. Pour autant, certains procès font l'objet de telles insistances médiatiques qu'on peut se demander si les caméras ne seraient pas moins intrusives si elles étaient autorisées au cœur du tribunal... Mais alors, les plaidoiries, les réquisitoires en seraient-ils changés ?
Jeudi 27 novembre, 18h30 "La détention pénitentiaire" : Environ 60 000 personnes sont détenues dans notre pays. Des polémiques récurrentes sur les manques de moyens et de personnels, sur les taux de récidive ou sur la réinsertion difficile, nourrissent l'actualité autour de la politique pénale. Quelles sont les principales urgences sur ce dossier, à l'heure où l'on prône le bracelet électronique et la construction de prisons nouvelles ?... De son côté, quelle image le cinéma donne-t-il de la détention ? Comment sa représentation à l'écran peut-elle susciter des émotions aussi intenses alors que les conditions de vie dans les prisons demeurent un sujet si peu porteur sur le plan électoral. ?
Vendredi 28 novembre, 18h30 "La vérité judiciaire" : L'obtention de la vérité est soumise à la procédure judiciaire. Mais de quelle vérité parle-t-on ? Celle des faits ou celle des âmes ? Quels moyens se donne-t-on pour l'obtenir et jusqu'où ? Quelle idée le justiciable s'en fait-il ? Pour son attraction le cinéma, bien souvent, s'affranchit des règles de base dans la quête de la vérité. A l'écran, nombre d'interrogatoires, de coups de théâtre à la barre ou de chantages autour de la détention, donne à cette quête de la vérité une vision très relative...
Le Délégué Général du festival « Justice à l’Ecran » est le journaliste et réalisateur Jean-Jacques Bernard. Diplômé de Sciences Politiques, il a débuté à Antenne 2 (1976) en co-créant la case "Histoires Courtes". Critique puis éditorialiste au magazine "Première" pendant 17 ans, il a été longtemps chroniqueur sur France-Inter. Il travaille pour le groupe Canal Plus depuis sa fondation, en 83. Il est actuellement rédacteur en chef de "Boulevard du Classic" sur Ciné Cinéma Classic pour qui il a réalisé plus d'une vingtaine de portraits de 52' (sur Arthur Penn, Stanley Donen, Ermanno Olmi…). Depuis 2007, il est également Président du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.