IMAGE + NATION, Festival international de cinéma gai et lesbien de Montréal, présente sa 18e édition du 3 au 13 novembre prochain au Cinéma Parisien (480 rue Sainte-Catherine Ouest). Depuis bientôt deux décennies le festival œuvre pour la promotion du cinéma queer venu du monde entier et, grâce à une programmation audacieuse, est devenu l’un des rendez-vous incontournables de la métropole pour la communauté gaie tout autant que pour le grand public.
De l’ouverture à la clôture…
C’est au Cinéma Parisien, le jeudi 3 novembre que l’équipe d’ IMAGE+NATION donnera le coup d’envoi de sa 18e édition sur une note délicieusement frivole avec la comédie canadienne Whole New Thing. Le film nous transporte en Nouvelle Écosse où vit Emerson (Aaron Webber) avec ses parents, Kaya (remarquable Rebecca Jenkins) et Rog (Robert Joy), dans une maison écologique à la campagne. À l’école rurale, Emerson fait la rencontre de Don (Daniel MacIvor), son professeur d’anglais. Provocante comédie sur la découverte sexuelle et le désir d’intimité, Whole New Thing illustre brillamment les rites de passage à l’âge adulte et de la quarantaine. Le réalisateur Amnon Buchbinder, avec la complicité du coauteur (MacIvor) signe un film à la fois intelligent et drôle.
Le dimanche 13 novembre, pour clore sa 18e édition, IMAGE+NATION vous invite à un voyage dans une Barcelone de fin de siècle. Inconscientes (Unconscious) est un film qui mêle intrigues familiales et sexuelles, tabous freudiens, hystérie et hypnose. Alma (Lenor Watling, La Mala Educación), femme résolument progressiste, est complètement déconcertée par le comportement de son mari, le docteur Leon Pardo (Alex Brendemühl), psychiatre et ardent disciple de Freud. Le réalisateur espagnol de renom Joaquín Oristrell propose ici un scénario et des dialogues riches et pleins d’esprit pour arriver à une comédie sans faille.
Une programmation attrayante
Avec près de 140 œuvres au programme venant de partout dans le monde et tous formats confondus, courts métrages et longs métrage de fiction ou documentaire, la programmation cette année aborde des thèmes très variés mais toujours touchants, révoltants, drôles ou choquants. Parmi les films présentés on retrouve : le long métrage Show Me de la réalisatrice canadienne Cassandra Nicolaou, intense thriller mettant en vedette Katharine Isabelle, Michelle Nolden, et Kett Burton; le jeune réalisateur français Gaël Morel qui étonne avec Le Clan, portrait de trois frères en trois chapitres : Marc, 22 ans, le cadet, Christophe, 26 ans, de retour de prison et Olivier, 17 ans, le benjamin. Trois portraits contrastés, l'histoire de trois frères que les circonstances obligeront à se positionner définitivement l'un par rapport à l'autre. Gaël Morel a été révélé comme acteur dans Les roseaux sauvages d’André Techiné. Le Clan est son 3e film comme réalisateur; mais aussi l’acteur américain Peter Paige, une des vedettes de la série culte Queer as Folk qui viendra à Montréal pour présenter son 1er film comme réalisateur, Say Uncle; le film français Ma mère, de Christophe Honoré, mettant en vedette Isabelle Huppert; ainsi que des films venant de l’Inde (The Journey, My Brother Nikhil), de Serbie (Take a Deep Breath), de Suède (Illusive Tracks), de l’Argentine (Un Año sin Amor) et de l’Allemagne (Sommersturn, Wanted!).
Un programme de courts métrages viendra également souligner le 30e anniversaire du Groupe Intervention Vidéo, un centre d’artistes voué à la production et à la distribution de vidéos réalisées par des femmes.
Hommage à Daniel MacIvor
Auteur prolifique, metteur en scène, interprète et directeur artistique de da da kamera, compagnie de théâtre plusieurs fois primée, Daniel MacIvor a également écrit et réalisé des courts et longs métrages. IMAGE+NATION présente une sélection de ses oeuvres et des films dans lesquels il joue tel le film d’ouverture Whole New Thing et Wilby Wonderful dont il signe également la réalisation. Daniel MacIvor offre une contribution importante au théâtre et au cinéma canadien et international en créant des images et des personnages intenses qui parlent avec éloquence de l’identité distinctement canadienne. Daniel MacIvor sera à Montréal pour le festival du 3 au 7 novembre.
Réflexion et renouvellement
2 thèmes constituent le fil conducteur de la programmation qu’IMAGE+NATION propose cette année : réflexion er renouvellement. Au chapitre de la réflexion sur notre passé collectif, les films présentés se penchent sur deux époques charnières dans l’histoire des mouvements gais en Occident : la Deuxième Guerre mondiale et les années 1970. L’époque de la guerre, qui constitue probablement la dernière fois dans l’histoire de la culture occidentale où les homosexuels ont été persécutés de façon aussi systématique, fait l’objet du programme Focus « 1945-2005 », qui comprend des longs métrages tels que Un amour à taire et Napola (Before the Fall) ainsi que de fascinants documentaires comme Paragraph 175 et Heroes and Gay Nazis. En abordant la vie des homosexuels de l’époque et le traitement qu’ils ont subi pendant la guerre, ces oeuvres jettent un nouvel éclairage sur une série de questions délicates et analysent de façon fort pertinente leurs répercussions dans le présent. Célébrant la liberté sexuelle des années 1970, les deux longs métrages documentaires That Man: Peter Berlin et Gay Sex in the 70s ainsi que le programme de courts métrages intitulé « LGBtv » reviennent sur le climat de sexualité débridée et la présence ostentatoire d’une sensibilité ouvertement gaie qui ont caractérisé la décennie.
Présentation spéciale
Fingersmith, la plus récente aventure saphique de la romancière Sarah Waters, est la digne suite de son brillant Tipping the Velvet, dont l’adaptation à l’écran avait ravi les festivalières en 2003. Série réalisée pour la télévision et dont le festival présentera l’intégrale, Fingersmith est une palpitante fresque victorienne tissée de désirs et d’intrigues qui se déroule dans les bas-fonds de Londres, où les destinées de deux jeunes femmes très différentes se rencontrent, entraînant de sinistres conséquences. La vie de Sue, membre d’une bande de petits voleurs et de charlatans dont Madame Sucksby (impressionnante Imelda Staunton, en nomination pour un Oscar l’année dernière pour son rôle dans Vera Drake) est la matriarche, prend une tournure dramatique lorsque Richard Rivers, dit « le gentleman », la convainc de l’aider à se gagner les faveurs de Maud Lilly, une riche héritière dont il convoite la fortune. Sue se fait donc engager comme bonne auprès de Maud et s’installe au manoir. Regorgeant d’émotions fortes, de trahisons, de passion et de mystère, Fingersmith est une réalisation de la BBC. À voir absolument!
La programmation complète de cette 18e édition est déjà disponible sur le site web du Festival (www.image-nation.org) et la pré–vente des billets débutera ce samedi le 29 octobre et jusqu’au mercredi 2 novembre au Parking Lounge (1285 rue Amherst).