« Dias de Santiago » à l’unanimité. Prix spécial à l’Argentine. Le courage d’une réalisatrice coréenne.
Le Regard d’Or de la 18e édition du Festival international de films de Fribourg a été décerné dimanche à « Dias de Santiago » de Josué Mendez, Pérou. A l’unanimité, le Jury international, présidé par le réalisateur argentin Eliseo Subiela, « a apprécié la qualité cinématographique de cette première œuvre et la performance de l’acteur ». Une qualité et une performance qui ont également fortement impressionné les autres jurys. « Dias de Santiago » a aussi remporté le Prix E-CHANGER du Jury des Jeunes, le Prix du Jury œcuménique et le Prix du Jury FIPRESCI. Le Jury international a attribué son Prix spécial au film argentin « La Mecha » de Raul Perrone. De son côté, le jury FICC a choisi de remettre son prix à « Alf Chahr » de Faouzi Bensaïdi, Maroc. Et le Prix du public est revenu à « Cuentos de la guerra saharaui » de Pedro Perez Rosado (Espagne).
Le Prix du Documentaire revient à « Nodongjada Anida » de KIM Mi-re, Corée du Sud. Le jury, présidé par Eliane Ballif, a salué « la persévérance et le courage peu communs » de la jeune réalisatrice et son mérite de montrer de l’intérieur, et de façon approfondie, un conflit social dans un pays asiatique, et de révéler du même coup l’extrême dureté de ces conflits ». Le jury a décidé d’attribuer une mention spéciale à « Ma Famille africaine », film suisse de Thomas Thümena, qui « dynamite toutes les conventions de pensée et de langage ».
Depuis sa création en 1980, le Festival de films de Fribourg poursuit sa volonté de lutter contre toute forme de discrimination et de censure, de respecter la liberté d’expression et le regard de l’autre. C’est pourquoi, les organisateurs de cette 18e édition ont choisi de soutenir des œuvres et des cinéastes qui osent parler. La présence de Fernando Solanas à l’ouverture du festival avec son film témoin « Memoria del saqueo » participe de cette volonté. Tout comme celle de favoriser toujours le dialogue et les rencontres, à travers les débats et les séminaires qui encouragent la diversité culturelle et sociale. De même, le Festival a consacré, à côté d’une compétition internationale jeune et frondeuse, ses sections aux conflits et aux crises que traversent de nombreux pays, pour ne pas oublier.
Par la force de leurs sujets et le courage reconnu de leurs auteurs, les films documentaires ont attiré de nombreux spectateurs et incité d’importantes discussions. « Ma Famille africaine » de Thomas Thümena a fait très vite salle comble, prouvant que le dialogue entre le Nord et le Sud nous concerne directement. A noter que l’importante rétrospective sur les Cinémas d’Asie centrale a fréquemment affiché complet.
En tout, ce sont plus de 28000 spectateurs (1000 de plus à l’heure actuelle que l’an dernier) qui ont fréquenté les salles de la ville, de Bulle et de Guin.
« Moi et mon blanc » de Pierre Y. Yameogo (Burkina Faso/France), qui clôture sur une note de comédie cette semaine ouverte au dialogue, sera projeté lors de la séance gratuite de lundi 29 mars à 18h au REX1. « Moi et mon blanc » fait partie des quatre Films du Sud, dont le Festival acquiert les copies que distribue trigon-film à travers la Suisse romande (à partir de début avril à Genève, Lausanne et Fribourg). Les autres Films du Sud sont « Nizhalkkuthu » (« Le serviteur de Kali ») de Adoor Gopalakrishnan, présenté en 2003, « Alf Chahr » (« Mille mois ») de Faouzi Bensaïdi et « Dias de Santiago » de Josué Mendez, grand vainqueur de cette 18e édition.
La 19e édition du Festival international de films de Fribourg aura lieu du 6 au 13 mars 2005.