CINEMA TOUS ECRANS 2 - 8 novembre 2009
Cinéma Tout Ecran devient Cinéma TouS EcranS. Le Festival, novateur depuis son origine, reste convaincu qu’il n’y a pas de hiérarchie artistique liée au support de l’image. Pour cela, il s’ouvre toujours plus aux multiples écrans; écrans d’aujourd’hui et écrans de demain, écrans de télévision, de cinéma, d’ordinateur et de téléphone portable.
L’ère des films sans frontières
Cinéma Tous Ecrans, depuis sa naissance, a toujours combattu les frontières qui séparent et brident la création cinématographique. Après avoir démontré, images à l’appui, qu’un long métrage de télévision, qu’une série pouvaient être autant artistiques qu’un film de cinéma et cela malgré le mépris affiché par quelques voix enrouées, irréductibles d’un cinéma du siècle passé, CTE persiste : il programme cette année des fictions multimédia. Le talent est également présent dans ce format qui renouvelle la créativité audiovisuelle. Plus personne aujourd’hui ne peut contester qu’il n’y a pas de hiérarchie artistique liée à l'écran.
Aujourd’hui, cette remise en question des frontières et des catégories va beaucoup plus loin puisque même la différence entre documentaire et fiction est battue en brèche. On l’a vu au dernier Festival de Cannes, notamment avec « Danse avec Bachir » où Ari Folman n’a pas hésité dans son film d’animation à introduire des images d’archives qui donnent toute la dimension du réel du drame de Sabra et Chatila. C’est le cas pour deux des films de notre programme, « My Marlon&Brando » et « Recount ». Cela prouve que de nombreuses fictions s’appuient sur les sources du réel pour bousculer des classifications pourtant bien établies. Ces oeuvres re-questionnent de façon pertinente la vérité de l’imaginaire et le mensonge du réel. Comme le relève Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma, concernant la conjugaison de fiction et de documentaire: « il n’y avait pas de quoi construire une frontière..il n’y a qu’un seul cinéma.»
Ce refus de diviser le talent va devenir irréversible. Le 21ème siècle est en effet marqué par la multiplication des écrans : écrans de cinéma, de télévision, des ordinateurs et des téléphones portables. Avec le triomphe du numérique et l’accessibilité croissante d’Internet, on assiste à une véritable révolution de l’image et de l’expression artistique, à une profonde mutation culturelle qui change notre rapport au monde et aux autres. Les nouveaux écrans affichent une nouvelle créativité, de nouveaux contenus et de nouveaux formats qui modifient le rôle du créateur comme celui du spectateur. Sur les écrans de cinéma, télévision et multimédia, quelque chose persiste, « l’esprit du cinéma » est entré dans l’univers du « Tous Ecrans ».
Le Festival, en intégrant dans sa programmation l’ensemble des médias audiovisuels, est le seul en Suisse à développer un état d’esprit qui traverse, irrigue et nourrit tous les écrans de création. Une manière de toucher une nouvelle audience, que ce soit au sein du grand public ou des professionnels. Une manière aussi de jeter des ponts, d’enrichir un dialogue artistique et créatif vers de nouveaux horizons.