Le Festival International de films documentaires – BPI/Centre Pompidou
CINÉMA DU RÉEL (hors les murs)
En présence d’Ariane DOUBLET, cinéaste,
et de Javier PACKER-COMYN, directeur artistique du festival
Du 2 au 4 mai 2011
Villa Arson – Nice
Entrée libre
Depuis sa création il y a 33 ans, le festival de la Bibliothèque Publique d’Information du Centre Pompidou – “Cinéma du réel” – s’est imposé comme un espace de diffusion de référence du cinéma documentaire en France. A l’écoute de la diversité des écritures, des formes et des idées, il rassemble aujourd’hui un public large, fidèle, attentif et curieux.
L’ECLAT s’est associé à cet événement pour un « hors les murs » à la Villa Arson.
La reprise de “Cinéma du Réel” à Nice
Partageant la ligne éditoriale de son directeur artistique, Javier Packer-Comyn, L’ECLAT a fait sa sélection lors de l’événement international au Centre Pompidou qui s’est tenu du 24 mars au 5 avril 2011. Après Paris, ce “hors les murs” est l’occasion de faire vivre au public niçois l’esprit du Festival, pour qu’il s’immerge pendant 3 jours dans les différentes sections du festival (Compétition internationale, Premiers films et Contrechamp français).
Le “Réel” à L’ECLAT
“C’est la marge qui tient la page” disait Godard. Faire tomber les préjugés en rendant compte de l’être ou d’une communauté et non d’un pedigree social, tel semble être le moteur des cinéastes présentés, toujours à l'affût de ces territoires à la “bordure” de notre présent, qui ne cessent d’interroger la société. Il sera question de donner la “parole” à ceux qui ne l’ont pas, comme pour témoigner, par le cinéma, de la force de l’action citoyenne.
Le mot du directeur artistique du festival, Javier Packer-Comyn
“Que peut encore le cinéma ?” se demande-t-on parfois. Que peut encore le documentaire quand on a l’impression que tout est dit, que tout est montré. Comme entreprise de simple monstration, le documentaire s’épuise. Mais là où il continue à être un acte de création, il reste vif, riche, porteur d’utopie, de densité et nous aide à appréhender la complexité fertile du monde qui nous héberge.
Dans cette société médiatique où la critique sociale s’incarne dans les figures du chroniqueur, de l’expert et de l’humoriste, où les images deviennent des espaces d’exhibition et de conflit, il est urgent d’affirmer autre chose par le cinéma. Il faut reparler des implications éthiques et politiques à l’œuvre dans des choix de cadrages, de prise de son, de montage dans les films. Reparler des fondamentaux.
Le programme détaillé du festival
////////// PROGRAMMATION //////////
Lundi 2 mai
En présence d’Ariane Doublet, cinéaste
20h >> La pluie et le beau temps d’Ariane Doublet
(France, 2011, 1h14 / Compétition Internationale)
La Normandie produit 40% du lin mondial pour un unique client, la Chine. Entre champs et filatures, comment se tisse la mondialisation ?
C’est un film engagé, qui soulève des questions politiques. Au cours du tournage, j’ai mesuré les conséquences que pouvaient avoir la spéculation financière sur l’exploitation des matières premières. Je voulais parler de la circulation des marchandises. On marche sur la tête. Le lin est envoyé en Chine pour revenir plus tard au Havre. Est-ce qu’à un moment, on va en mesurer les conséquences ? - Ariane Doublet
Fièvres d’Ariane Doublet
(France, 2009, 43 min / Sélection Festival International du Documentaire de Marseille 2009)
Allié du guérisseur, guérisseur à son tour, ce médecin passe sans sourciller de la médecine européenne aux recettes magiques ancestrales. Il diagnostique une fièvre maligne avec la même science qu’un mal d’amour resté bloqué dans la gorge. Physicien doublé d’un psychanalyste, il fait tomber la fièvre. - Jean-Pierre Rehm
Mardi 3 mai
Compétition internationale Premiers films
Projections présentées par Javier Packer-Comyn, directeur artistique du Cinéma du Réel
18h30 >> The ballad of Genesis and Lady Jaye de Marie Losier
(Etats-Unis/France, 2011, 1h12, vostf / Mention spéciale du Prix Louis Marcorelles du Cinéma du Réel 2011)
Portrait fiévreux et affectueux de Genesis P-Orridge, père de la musique industrielle et performeur transgenre, qui s’est métamorphosé au cours des ans pour ressembler à sa blonde moitié, Lady Jaye. Comme des tableaux vivants ou des scènes surréalistes, je mélange des moments de fiction et de la vie de tous les jours, des archives et des prises de vue de ma Bolex. C’est sur la table de montage que l’histoire commence à prendre forme avec le montage du son. - Marie Losier
20h >> Kinder de Bettina Büttner
(Allemagne, 2011, 1h05, vostf)
Loin de toute sociologie et des idées reçues, le quotidien d’enfants d’un foyer. Marvin, dix ans, le quitte pour revenir chez sa mère, où il a vécu avec sa sœur un drame intime. Au souvenir qui ne passe pas, les jeux de cow-boys sont de bien maigres répliques. Attentive, la cinéaste parvient à saisir des images qui métaphorisent celles, invisibles, du traumatisme. - Charlotte Garson
21h15 >> Il futuro del mondo passa da qui de Andrea Deaglio
(Italie, 2011, 1h03, vostf / Prix Louis Marcorelles du Cinéma du Réel 201)
A quelques kilomètres du centre de Turin, une communauté éclectique (paysans sans terre, Rom, drogués) vit sur les rives du fleuve, entre récupération et système écologique. Cette terre en marge, certains la cultivent depuis des années : "Sans nous, ce serait une décharge".
Mercredi 4 mai
Projections présentées par Javier Packer-Comyn, directeur artistique du Cinéma du Réel
18h30 >> Voir ce que devient l’ombre de Matthieu Chatellier
(France, 2010, 1h29 / Compétition Contrechamp français)
Comme un ami en visite, le cinéaste fait partager l’intimité de deux artistes, la graveuse Cécile Reims et son compagnon le peintre Fred Deux. A 80 ans passés, ils préparent le legs de leur œuvre. Une conversation intime, concentrée mais discrète, s’instaure dans chacun des deux ateliers.
20h30 >> Below sea level de Gianfranco Rosi
(Etats-Unis/Italie, 2008, 1h55, vostf / Grand Prix du Cinéma du Réel 2009 / Dédicace au Cinéma du Réel 2011)
Pendant cinq ans, le cinéaste a vécu dans une communauté de drop-outs californiens (Ex-appelé du Vietnam, travesti, médecin...) que la vie a fait échouer dans des caravanes au bord du désert, à la fois exclus et préservés de la société de consommation. Un film d’une universalité qui dépasse de loin la savoureuse galerie de portraits : du fin fond du désert, l’Amérique est ici mise à nu depuis ses marges. - Charlotte Garson
Les Invités
Ariane Doublet, cinéaste
Formée à la Femis, Ariane Doublet a réalisé plusieurs films sur un même territoire, celui du pays de Caux. De ce petit coin de terre, la cinéaste porte attention au travail des hommes, à la façon dont l’activité agricole et industrielle façonne la vie. Avec Fièvres (2009), elle a entamé un travail en plusieurs volets dans un village du Nord Bénin. Filmographie : Les Terriens (2000, repris dans le Festival Télérama), Les Bêtes (2001), Les sucriers de Colleville (2003), La maison neuve (2005).
Javier Packer-Comyn, directeur artistique du Festival
Pendant 12 ans, Javier Packer-Comyn a fait vivre le P’tit Ciné, une association de diffusion cinémato-graphique basée à Bruxelles qui travaille principalement à la diffusion des films documentaires en salle en Belgique francophone. Il a aussi œuvré pour le festival Filmer à tout prix à Bruxelles de 1992 à 2002 et a co-réalisé deux projets pour Arte et la RTBF. Depuis la 31ème édition de Cinéma du Réel, il assure la direction artistique du festival et y développe de nouvelles sections (Premiers films, Dédicaces, Les Ateliers, Exploring documentary).
Programmation complète sur www.villa-arson.org/cinema-leclat
L’ECLAT Une expérience du cinéma
L’ECLAT est Pôle Régional d’Education artistique et de Formation au Cinéma PACA. Il assure une circulation entre la diffusion, la formation et la création dans le domaine des arts visuels et sonores. S’adressant au public le plus large, L’ECLAT favorise la rencontre des arts, en plaçant le cinéma dans un débat avec les différentes formes artistiques. Domicilié à la Villa Arson, L’ECLAT développe une programmation cinématographique valorisant particulièrement les œuvres de jeunes cinéastes ou de cinématographies émergentes, notamment en lien avec les activités de l’Ecole nationale supérieure d’art et du Centre national d’art contemporain.