Ambiance blanche neige et noires sorcières pour l'ouverture de Fantastic'arts 2002, dans une salle des congrès bondée.

Après un discours assez solennel sur la triste concordance de la thématique apocalypse de l'édition 2002 et de l'actualité terroriste, le septuagénaire président du jury Norman Jewison (réalisateur de Rollerball, qui sort bientôt en DVD zone 2) sauta sur scène avec une énergie insoupçonnée et déclara le festival ouvert dans une langue de Molière éructée avec pétillance.

Suite à la traditionnelle photo de famille, la première séance nocturne du festival put commencer avec la projection du film d'ouverture, 13 Fantômes de Steve Beck. L'ancien directeur des effets spéciaux de Abyss et Indiana Jones et la Dernière Croisade s'est fendu d'un remake d'un film de William Castle de 1960, sous l'égide de Robert Zemeckis et Joel Silver, mais le résultat lorgne vers la pyrotechnie la plus infernale dans un décor high-tech de verre et de métal du plus bel effet. Pas très effrayant, mais très fantôma-tic.

Ambiance boule de neige et paparazzi le lendemain avec le traditionnel photo-call du jury qui se déroula en bas des pistes de ski de la Mausolaine après un excellent déjeuner-buffet. Tandis que Bernard Farci tentait d'assumer ses jeters de poudreuse sans créer d'effet boule de neige, Norman Jewison confirmait sa grande forme en gratouillant jovialement la chienne de Françoise Fabian (que l'actrice surnomme affectueusement "la vieille aux grosses mamelles"). Après qu'Emma de Caunes eut prouvé qu'elle était toujours aussi peu encline à cotoyer la presse, tout ce beau monde se dispersa, soit pour rentrer à l'hôtel ou pour profiter un peu de leurs forfaits ski offerts par le festival.

Côté projections de films, jeudi et vendredi ont vu défiler devant des fans toujours aussi nombreux Fausto 5.0 de La Fura del Baus (étonnante troupe de théâtre expérimental déjà présente au festival de Venise 2001), curieux détournement du mythe de Faust dans lequel un chirurgien un peu schizoïde prend du bon temps en compagnie d'un ancien patient mort devenu le Diable ; Long Time Dead, premier long de Marcus Adams exploitant avec une certaine maîtrise technique (et un excellent cast où l'on retrouve le gamin de Witness) le mythe horrifique du Djinn vengeur ; et Saint John's Wort (ou Otogirisou), histoire de manoir hanté par un peintre fou adaptée d'un roman et d'un jeu vidéo très populaires au Japon.

Si les grands frissons promis n'ont pas encore été au rendez-vous, ils ne devraient pas manquer de l'être avec les projections de L'Echine du Diable de Guillermo del Toro et Uzumaki de Higuchinsky. En attendant ces moments délicieux, vous pouvez vous repaître des galeries photos et interviews déjà présentes sur le site.

Robin Gatto