30 ans d’expertise sur l’art et la manière de communiquer par l’audiovisuel d’entreprises
Directeur des Relations avec la presse auprès de l’ACFCI, Bernard Giroux suit, depuis près de 30 ans, l’art et la manière qu’ont les entreprises de communiquer au travers de l’audiovisuel. Son expertise acquise au fil du temps, lui permet aujourd’hui d’apprécier les évolutions dans ce domaine.
A l’évidence, nous vivons depuis des années dans une médiacratie où la communication est devenue un axe primordial de la stratégie globale d’une entreprise. Cependant, la situation est complexe puisqu’une bonne politique de communication n’implique pas nécessairement le succès d’une entreprise. En revanche, son absence ou sa mauvaise mise en application peut ternir le résultat et l’image d’une société. Un paradoxe que résume bien ce leitmotiv : « heureux qui communique ».
Pour Bernard Giroux, ancien directeur du service de presse du CNPF et du MEDEF, et, aujourd’hui, à la tête des relations avec la presse au sein de l’Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d’Industrie (ACFCI), il est donc primordial que cette communication soit insérée bien en amont de la politique générale d’une entreprise, et non renvoyée dans la « dernière case en bas du tableau », au risque de ne pas en contrôler les conséquences.
Modes et révolutions technologiques
Si l’on considère l’audiovisuel d’entreprise comme un produit, il subit tout autant les phénomènes de mode. « Les années 80 nous ont ouvert la voie de l’humour dans les films d’entreprise. La décennie suivante était plus axée sur l’humanité » précise Bernard Giroux, « et actuellement, la diversification est de mise avec toutefois des socles incontournables tels que l’écologie et l’environnement ». Mais le plus déroutant touche l’effervescence technologique due à l’explosion de l’Internet, des téléphones mobiles, des chaînes de télévision privées....
« L’apparition de ces innovations est si rapide que le temps que nous prenions conscience de leur importance afin d’imaginer et créer des produits innovants, ils sont déjà obsolètes. » Cependant, il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit que de nouveaux « tuyaux » sur lesquels transitent des images, du son, des films.... et qu’ils ne peuvent en rien rattraper un mauvais message. Et pour reprendre la réponse de Jean Gabin à qui l’on demanda un jour ce qui faisait un bon film, la réponse fut qu’il fallait trois éléments : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire.
Pour Bernard Giroux : « Vis-à-vis des modes, il faut rester humble et agir avec sagesse. Quant aux fameux plans de communication des entreprises, il existe différents niveaux de créativité et il ne faut pas confondre un outil et son contenu. Un site Web, niveau zéro de la créativité, n’est qu’une petite partie de la stratégie globale de communication de l’entreprise. Quant aux films qui se veulent en partie ludiques ou pédagogiques sur une société, il est inconcevable de trouver encore en 2007, des réalisations de 30 minutes avec des séries d’interviews de toute la hiérarchie ».
Des archives : un trésor à conserver
« Peu d’entreprises ont conscience de l’importance de leurs archives audiovisuelles, et l’Anatec joue un rôle essentiel » lance Bernard Giroux. Essentiel en ce sens où ces documents représentent un véritable trésor de connaissance et une mémoire collective qu’il s’agit d’accroître au fil du temps. Ils permettent à tout un chacun de connaître l’histoire d’un pays, son économie, son développement, sa technologie, son évolution, de rétablir des vérités, de suivre aussi les méthodes de communication.
Enfin, grâce à la vidéothèque numérique de l’Anatec, ces archives sont accessibles à tous depuis n’importe quel lieu. Ce qui est un atout considérable pour les chercheurs, les réalisateurs, les anthropologues, les historiens....