Du 20 au 30 avril 2006, Vues d’Afrique présente le plus important festival dédié au cinéma africain et créole à se tenir hors d’Afrique, les Journées du cinéma africain et créole. Cet événement, qui jouit d’un grand prestige national et international auprès des professionnels, suscite également un engouement de plus en plus important auprès d’un public d’âges et d’origines variés. Depuis sa création il y a maintenant 22 ans, Vues d’Afrique propose, chaque année, une sélection de films très diversifiés qui reflètent une Afrique créative en mouvement. Il y en a pour tous les goûts!
Cette année, la marraine est la chanteuse d’origine haïtienne Mélanie Renaud. Le parrain, d’origine sénégalaise, est l’humoriste Boucar Diouf. Deux personnalités d’ici, sensibles à la culture africaine et créole.
Les 22èmes Journées du cinéma africain et créole de Montréal présentent une sélection de 125 films; fictions, courts et longs métrages, documentaires et films d’animation. Nous les retrouvons dans les catégories Panorama africain et créole, Ciné Pop, Regard d’ici, Regard du monde, Rétrospective marocaine et les films hors compétition du Fonds Sud. Les films proviennent d’une trentaine de pays dont l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Congo, l’Egypte, l’Espagne, la France, le Gabon, la Guadeloupe, Haïti, l’Ile de la Réunion, le Maroc, la Martinique, le Mozambique, le Portugal, le Rwanda, le Sénégal, Trinidad et Tobago, la Tunisie, etc.
En 1986, Vues d’Afrique dédiait la deuxième édition de ses Journées du cinéma africain et créole au Maroc. Vingt ans plus tard, Vues d’Afrique tient à rendre un nouvel hommage à ce pays qui, depuis, a vu naître une génération de cinéastes prometteurs. Une véritable industrie culturelle se développe dans ce pays d’Afrique du nord avec la création de plus d’une dizaine de longs métrages par an.
De plus, le Maroc tisse des liens cinématographiques entre son cinéma et le cinéma étranger. Des réalisateurs de renom dont le Sénégalais Sembène Ousmane et l’Égyptien Youssef Chahine effectuent leur post production au Maroc. Depuis le début des années 2000, de nombreux films marocains arrivent à la tête du box office marocain devant les méga productions hollywoodiennes. Ils sont également présents lors de différentes manifestations internationales.
Vues d’Afrique diffusera une rétrospective de grands classiques du cinéma marocain ainsi que des films issus de sa nouvelle génération.
En parallèle à cet hommage, les 22èmes Journées du cinéma africain et créole associent des films de tout horizon. Cette année, deux principales thématiques se dégagent : la femme et le Rwanda.
La femme représente le sujet principal d’une vingtaine de films que ce soit par le biais d’évocations anciennes ou de préoccupations contemporaines, par exemples :
Sanvi Panou nous présente un regard sur la beauté africaine à l’opposé des stéréotypes occidentaux avec son documentaire Beautés grandeur nature.
Douar de femmes de Mohamed Chouikh met en images le combat des femmes algériennes qui, en prenant les armes pour se défendre contre les terroristes, en l’absence de leurs maris, découvrent le pouvoir qu ‘elles détiennent et en viennent à transgresser certains tabous.
La Marche des lionnes de Bettina Clasen trace le portrait de quatre femmes, de quatre lionnes maliennes qui se battent pour améliorer leurs conditions.
Mark Dornford-May fait revivre la fougueuse bohémienne Carmen avec U-Carmen ekhayelitsha, Ours d’or 2005 à Berlin.
Plusieurs réalisateurs s’intéressent au Rwanda, aux survivants, témoins et criminels du génocide d’avril 1994.
Homeland de Jacqueline Kalimunda est un voyage à travers le Rwanda, une rencontre avec deux générations de Rwandais.
Mères courage, surVivantes vivantes de Léo Kalinda. Le film dresse des portraits de femmes rwandaises hors du commun qui ont su unir leurs forces afin de vivre pleinement, malgré les souvenirs douloureux laissés par le génocide de 1994.
Yesterday in Rwanda de Davina Pardo, une histoire poignante d’une survivante du génocide du Rwanda qui vit aujourd’hui au Canada.
Rwanda, les collines parlent de Bernard Bellefroid. Onze ans après le génocide, le film accompagne survivants et bourreaux avant et après les premiers procès populaires Gacaca où ils se retrouvent face à face.
Sometimes in April de Raoul Peck raconte l’histoire de deux frères Hutu – un soldat et un journaliste de la radio – dont les relations et la vie privée ont été changées à tout jamais par le génocide de 1994.
De nombreux autres thèmes culturels, historiques, sociaux-politiques et portant sur le développement international composent la programmation des 22èmes Journées du cinéma africain et créole, toujours soucieux d’être représentatif de la production cinématographique actuelle.
Pour répondre à l’affluence sans cesse grandissante du public au Québec, les activités se dérouleront dans quatre lieux très prisés des Montréalais : le cinéma Beaubien et les salles de cinéma de l’Impérial, de l’Office National du Film (ONF) et de la Bibliothèque et archives nationales du Québec.
Environ 20 000 personnes sont attendues : artistes, professionnels du monde du cinéma, de la production et de la communication, gens d’affaires, représentants des communautés marocaine et maghrébine, les jeunes et enfin, le grand public.
Les festivaliers pourront tous les soirs échanger leurs réflexions tout en découvrant la gastronomie africaine et créole à l’espace Baobar de l’Impérial.
Pour les professionnels, le 27 avril prochain se tiendra à Radio-Canada un colloque international autour du thème « L’audiovisuel, nouvelle industrie culturelle du Sud». Les 28 et 29 avril aura lieu un autre colloque « Les visages de l’humour et de l’ironie », organisé par les Universités de Montréal, Concordia et York.
Les enfants ne sont pas oubliés lors des Journées avec Les Matinées Ciné jeunesse, des films destinés au jeune public de 3 à 18 ans.
Du 24 au 28 avril 2006, le Musée de la civilisation de Québec reprend une partie de la programmation des 22èmes Journées du cinéma africain et créole.
Parallèlement à son implication cinématographique, Vues d’Afrique organise une série d’activités qui ont comme objectif de promouvoir l’art africain et créole dans toute sa splendeur et diversité:
Le Rallye-Expos, une quinzaine d’expositions de photos, sculptures et peintures sont proposées gratuitement au public pendant cinq mois (janvier à juillet);
Les Ciné spectacles au clair de lune, des projections en plein air précédées de musique (juillet);
Des Goûts et des Couleurs, un programme scolaire pluridisciplinaire qui donne au jeune public la possibilité de rencontrer les cultures de l’Afrique et de la diaspora africaine (pendant l’année scolaire);
Le 26 avril prochain, le nom de Léopold Sédar Senghor sera attribué à une place de Montréal. Cette inauguration coïncide avec la Rencontre des maires francophones et les Journées du cinéma africain et créole de Vues d’Afrique. Le soir même sera projeté à l’Impérial le film Moolaade d’Ousmane Sembène, sous l’égide de l’Organisation Internationale de la Francophonie.