Ayant fait partie de la Sélection Cinéfondation 2003 et 2004 avec ses courts métrages Free Loaders et The Poet’s Home, Haim Tabakman concourt cette année à Un Certain Regard avec Eyes Wide Open, un premier long métrage également en lice pour la Caméra d’Or. Pour l’occasion, le cinéaste israélien s’est attaqué à un véritable sujet tabou, l’homosexualité entre hommes religieux. Aaron, respectable boucher du quartier ultra-orthodoxe de la communauté juive à Jérusalem, est marié et père de quatre enfants. Il mène une existence paisible jusqu'au jour où il s’éprend d’un beau jeune homme sans abri qu’il engage comme apprenti…
"Un certain nombre de membres de la communauté religieuse nous ont aidés, confie le réalisateur. Mais aucun n’a souhaité apparaître au générique ou recevoir nos remerciements en tant que conseiller. Il existe un réel courant négatif par rapport à cela. Si vous souhaitez appartenir à la communauté orthodoxe, il n’existe pas de moyen de résoudre ce conflit. Si vous êtes au cœur de ce monde, celui-ci n’accepte pas l’homosexualité. Aaron veut rester dans ce cercle religieux et être authentique. Il lui faut en payer le prix : perdre son cadre religieux pour être lui-même. La plupart du temps, les personnes religieuses ne choisissent pas le combat. Elles mènent une double vie, abandonnant ainsi leur authenticité."