Cannes

SYNOPSIS

Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH impulsif et violent. Au coeur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l'énigmatique voisine d’en-face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d'équilibre et, bientôt, d'espoir.

CRÉDITS

• Xavier DOLAN - Réalisation
• Xavier DOLAN - Scénario / Dialogues
• André TURPIN - Directeur de la photographie
• Xavier DOLAN - Montage
• Eduardo NOYA - Musique
• François GRENON - Son
• Sylvain BRASSARD - Ingénieur du son
• Sylvain BRASSARD - Mixeur

ACTEURS

• Anne DORVAL - Diane (Die) Després
• Antoine-olivier PILON - Steve O'Connor Després
• Suzanne CLEMENT - Kyla

Le nouveau film de Xavier Dolan rappelle évidemment ses débuts avec J'ai tué ma mère, mais ici rien d'autobiographique, plutôt que parler d'une relation mère-fils, il va mettre en scène la figure maternelle, le statut de la femme en tant que mère dans la société d'aujourd'hui. 

Cette figure est très importante pour lui, et revient naturellement dans ses films de manière plus ou moins évidente. Si la figure paternelle reste discrète c'est que lui-même étant petit n'a pas bien connu son père, il n'a pas eu d'émotions aussi fortes qu'il en a eu avec sa mère : autant la haine que l'amour, la déception, toutes ces émotions qui inspirent ses films.

La place de la musique est, comme toujours, importante dans Mommy. Mais ici il s'agit uniquement de musique intra-diégétique : chanson qui passe à la radio, sur CD, dans un bar. Bien que l'on puisse ne pas avoir les mêmes goûts (Vivo per lei d'Andrea Boccelli, On ne change pas de Céline Dion), les musiques qu'il a choisi fonctionne à merveille et ajoute à l'ambiance des années 1990-2000, elles sont assez cultes aussi pour parler à beaucoup de spectateurs de tout âge.

Tourné en format 1:1, le spectateur est directement au contact des visages, des corps, des personnages sans être distrait par les décors, ou le vide autour. Il est donc enfermé dans ce cadre avec les personnages pendant un peu plus de deux heures, mais le format inhabituel est vite oublié tant on est plongé dans l'histoire. Les quelques allers-retours entre le fotmat 1:1 et 2,35:1 passent pratiquement inaperçus.

Les deux actrices fétiches de Xavier Dolan, Anne Dorval et Suzanne Clément, l'accompagnent à nouveau et toujours de manière très juste, ne rappelant en rien leurs rôles précédents. Tous les acteurs sont très bons et on s'attache autant au fils qu'à la mère, qu'à la voisine (Kyla), car les deux personnages principaux et ce personnage secondaire sont complémentaires, c'est ensemble qu'ils trouvent leur équilibre.

Mommy met en scène des personnages plus complexes, et de manière moins stylisée que dans ses films précédents, ce qui le rend sans doute plus abouti et meilleur. N'y voyant pas de défauts, il s'agit peut-être du meilleur film de la compétition officielle pour le moment. Mais il nous reste tout de même quelques films à voir ou revoir pour en être certain. Que le film reçoive au moins une récompense ne serait pas surprenant !

L'équipe du film à la conférence de presse, très intéressante et très amusante, présidée par Robert Gray.
Suzanne Clément, Xavier Dolan, Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon et la productrice Nancy Grant.